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Le pool en eau

texte paru aux Editions CRATER en même temps que Le motard collection : Théâtre en Coulisses, 1994.

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La vie en entreprise, les petites mesquineries, les ambitions personnelles, les coups bas, les frustrations et les grandes illusions ... le thème est vaste et malgré sa propension à peindre les êtres meilleurs qu'ils ne sont, l'auteur touche ici du doigt là, où ça fait mal. L'action se déroule dans les années 1975-1985 et on frémit à la pensée de ce qu'il pourrait écrire maintenant en fonction de la situation actuelle ! Les ordinateurs n'avaient pas encore complètement investi le secteur tertiaire et les pools dactylographiques étaient en pleine activité, les dictaphones aussi. Désormais, tout le monde ou presque pianote avec plus ou moins de célérité sur un clavier relié à un ordinateur et la galère évoquée là a disparu. 

Au fait, où sont-elles passées toutes ces dactylos car il a bien fallu un jour qu'elles se reconvertissent après avoir disparu dans la trappe de l'évolution des moeurs commerciales ?  Les plus douées en passant à la rédaction sont devenues gestionnaires mais les autres, celles dont on ne parle jamais ? Toutes les laissées pour compte de l'industrie ! 

Mais revenons à notre histoire, celle qui se déroule lors d'un été caniculaire alors que la climatisation vient juste de tomber en panne, production et bien-être  logeant rarement à la même enseigne.

Nous allons par le biais de cette situation exceptionnelle, découvrir le vrai visage de chacun, tout ce qui se voulait caché et qui, brusquement se révèle.

- les liaisons secrètes, on nomme cela " promotion canapé " tout le monde est au courant mais feint de ne rien savoir ... 

- les petites misères personnelles, masquées par une vie active laquelle sert de paravent à toutes les défaites privées ... Fluctuat nec mergitur étant la devise parisienne qui pourrait servir à un bon nombre de ces actifs !  

Et puis, le sens de la compétition qui à l'époque se limitait aux cadres mais qui a ensuite largement débordé les limites imparties ...

La pièce est drôle, mordante, dévastatrice et le ridicule n'épargne pas certains personnages. Du reste à l'époque, elle en a dérangé certains ...

Et maintenant que l'entreprise mondialisée court à la débandade nous aurions presque la nostalgie de ces temps là.

 

INTERVIEW de l'AUTEUR,

  

S.A. - Robert Poudérou, vous n'avez pas vécu - que je sache - dans les bureaux ? ...

 

R.P. - Pas vraiment mais je connais bien le secteur tertiaire car j'ai souvent animé des stages de formation dans une société d'assurances. 

 

S.A. - Il faut une connaissance profonde pour situer le climat, pour dénoncer les travers de chacun, comment y êtes vous parvenu ?

 

R.P. - Ce que je raconte dans cette pièce, je ne l'ai pas vécu directement mais j'étais à un excellent poste d'observation et j'ai pu de ce fait observer salariés et cadres dans l'entreprise, leurs comportements leurs habitudes, leurs relations entre eux et me rendre compte des problèmes, des soucis qu'ils pouvaient avoir et qui - si j'en crois de bonnes sources - étaient presque mineures par rapport à ceux dans lesquels les salariés et cadres sont enfermés aujourd'hui.

A l'époque, ils ne connaissaient pas encore trop le harcèlement de la hiérarchie mais il était déjà beaucoup question de contrôles, de rendement et de principes modernes de direction dont ils recevaient l'enseignement au cours de stages. C'est bien la connaissance des conflits, des jeux du pouvoir dans l'entreprise qui m'ont permis d'écrire cette pièce en 1979. 

 

S.A.- Où fut créée la pièce ? ...

 

R.P. - En 1982, il y a eu une projet séduisant de montage de cette pièce avec Jacqueline Gautier et Claude Piéplu. Mais la première est décédée et le second n'a pas souhaité s'engager avec une autre partenaire. Le pool en eau a d'abord été diffusé (avec Claude Piéplu) en 1984 sur France-Culture, en 1985 sur la Radio suisse-romande et créé en 1987 au Studio des Champs Elysées (que dirigeait Guy Descaux) puis à la Maison de la Culture d'Aulnais sur une mise en scène de Régis Santon. 

 

S.A. - Lors de la création, quels comédiens aviez vous ? 

 

R.P. - Il y avait André Gille, Marie-France Santon, Sophie Arthur et Patrick Raynal.  Ce dernier rôle a été tenu à Aulnay par Emmanuel Courcol qui depuis est devenu scénariste.

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