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Le plaisir de l'amour

Editions des quatre-vents, 1990 

plaisir-amour.jpgL'action se situe au XIXème siècle mais elle aurait aussi bien pu se situer un siècle plus tôt. N'oublions pas que troubles et sentiments sont éternels, c'est seulement la façon de les exprimer qui diffère et puis ne fallait-il pas - entre autres - justifier " La Souris " de Béranger ? Certaines époques suggèrent lestement mais avec élégance, d'autres assènent sans ménagements. 

Actuellement, sans doute qu'en certains lieux, Victor dirait à Sophie " Ch' te kiffe grave " avant de la culbuter sur un capot de voiture mais heureusement, ce n'est pas le cas ici.

Jadis, on déniaisait les garçons et c'était presque toujours une amie de leur mère qui s'attaquait à la besogne. Maintenant préservatifs et films porno faussent un peu la donne. Raconter cette histoire par le menu serait en déflorer la teneur et mieux vaut laisser au lecteur ou au spectateur, le plaisir de la découverte. 

Par conséquent, parlons des personnages. 

Sophie est ce que l'on peut nommer une femme d'âge mûr, laquelle brille encore de tous ses feux. C'est une comédienne ce qui ne gâche rien.

Rosalie est sa servante, au théâtre on dirait une soubrette accorte et non dépourvue d'esprit.

Victor, ah ! Victor qui ici ne cherche pas des allumettes où alors ces dernières furent cachées en un endroit inhabituel ... Le cher garçon se meurt d'amour et de timidité car si nous ne savons que trop comment l'esprit vient aux jeunes filles la même raison handicape fort le camp d'en face ... Un temps, seulement. 

Le dernier personnage de la pièce est ce bon Dr Somnol (est-ce un signe du destin ?) Nous le nommerons donc Gustave puisque le hasard veut que ce soit son prénom. Ils nous attendent tous chez Sophie et là, l'amour fera le reste. Il y a du Marivaux et du Crébillon fils dans cette pièce là mais aussi, n'en doutez pas, un peu-beaucoup de son auteur. Espérant vous avoir mis l'eau à la bouche, laissons retomber un voile pudique sur ce qui se passe en attendant que le rideau se lève.

 

 - ENTRETIEN avec l'AUTEUR,

 

S.A. - Je vous ai souvent entendu dire, " je suis un homme du XIXème siècleEst-ce la raison pour laquelle vous avez situé vos personnages en ce temps là ?

 

R.P. - … du XIXème siècle et de la première moitié du siècle dernier, c'est vrai et c'est surtout vrai pour moi quand il s'agit d'écrire avec finesse et élégance de verbe une comédie sur les échanges amoureux et sensuels des femmes et des hommes. L'expression des sentiments c'est aussi la musique du langage et le coeur de chacun de nous a sans doute la sienne.

J'ai toujours eu la conviction que la meilleure façon d'exprimer la mienne était de la placer sous influence musicale des romantiques et notamment de Musset sans pasticher ces auteurs ou tenter de les imiter - ce qui est impossible et qui serait d'une prétention ridicule - Vous le savez, j'aime beaucoup notre langue et je regrette le temps où le plus modeste épistolier (qui ne se prenait pas pour un écrivain) savait en goûter les saveurs et les subtilités.

 

S.A. - Selon moi, je vous crois plus influencé ici par le mode d'expression des auteurs du XVIIIème siècle, notamment Restif de la Bretonne (pour ne citer que lui). 

- Y a t-il eu consciemment filiation ?

 

R.P. - Oui, cela a été dit parfois. Je pense que c'est en partie vrai car la langue du XVIIIème siècle est une langue de la lucidité des esprits et qu'elle sait nous dire en mêlant tendresse et cruauté les choses du corps et du coeur.

 

S.A. - Qui aviez vous lors de la création de la pièce ?

 

R.P. - La création de cette pièce au Poche Montparnasse en 1984 a été pour moi un constant bonheur grâce à Etienne Bierry qui l'a mise en scène et par l'interprétation des comédiens qu'il avait choisis : Jacqueline Danno, Elisabeth Vitali, Stéphane Bierry et Philippe Moreau.

Etienne a tout de suite pensé à Jacqueline Danno pour le rôle de Sophie, celle ci a par son jeu subtil et par sa gaité mêlée de gravité,  comblé le jeune auteur que j'étais encore. Mais tous ont participé à ce qui a été un succès public et de critique. Le plaisir de l'amour a aussi été joué, publié en japonais en 1987 dans une traduction de Madame Mie Sato. Elle a enfin été recréée en 2005 par la compagnie de Vincent Messager " Les enfants terribles " avec dans le rôle de Sophie une excellente Muriel Santini. Depuis ils n'ont pas cessé de la jouer dans différentes villes de France et même au Japon (cette fois en français) et ils connaissent le succès avec cette fête théâtrale. 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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