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Ecoute, c'est la vie

Par le choix du titre, l'auteur semble vouloir nous dire,

- " c'est ainsi, on ne peut pas juger."

Qui est donc cette Marie, bonne mère, épouse aimante, trop aimante presque, puisque à force de s'occuper des autres, son " homme " n'est jamais là.

Plus camériste que bonniche, elle s'occupe d'une ancienne gloire de la chanson dont elle promène aussi le chien. Ce qui lui permet de faire des rencontres …

Elle appartient à cette catégorie d'êtres que rien ne salit, où qu'ils aillent, quoiqu'ils fassent.

Peut-être est-ce l'apanage de l'amoralité ? Son coeur appartient à Joseph mais elle prête son corps moyennant quelques billets qu'elle enfouira prestement dans son décolleté sans que son esprit se pose de questions … tant le terme tromperie semble lui être étranger.

En un subtil phénomène de compensation, elle abandonnera un temps Joseph à Madame dont l'époque des conquêtes est révolue pour s'apercevoir ensuite que la jalousie n'est pas seulement faite pour les autres.

N'est pas Merteuil qui veut ! 

Etrange personnage à la complexité réputée féminine, qui se laisse porter par la vague. 

On pourrait expliquer semblable comportement par un trop plein d'énergie, une insatiabilité physique or quand son corps en tutoie provisoirement un autre, parier qu'elle ne compte pas les motifs de la tapisserie serait risqué.

En dehors de Joseph, ce n'est visiblement pas pour le plaisir. Alors quoi ? " Dieu, que la femme me reste obscure "  dirait …

 

QUESTIONS à l'AUTEUR,

 

S.A.  Robert Poudérou, le monologue n'est pas la forme d'expression que je préfère, vous le savez mais il me faut toutefois reconnaître que c'est sans doute la démarche qui met le plus à contribution l'imagination du spectateur.Ici, Marie nous fait voir les personnages qu'elle évoque et je me suis demandé si la clé de l'énigme ne résidait pas tout simplement dans le titre. 

L'expérience de cette femme est-ce, quelque chose à quoi vous avez assisté ou que vous avez entendu ?

 

R.P. - En fait, il ne s'agit pas d'un monologue mais d'une pièce à un personnage. Marie ne m'a pas été inspirée par une personne que j'ai connue. En ce qui concerne le titre il rend un peu du fatalisme, de la résignation. Mais sans illusions et malgré ses difficultés matérielles et affectives, Marie a du courage pour chaque jour, puisé dans son coeur généreux.

 

S.A. - Quand on voit la comédienne sur scène, qu'on l'écoute on ne doute pas une seconde que tout cela ait pu arriver à son personnage. En revanche la lecture ouvre la voie à d'autres perspectives … Hypothèse : et si Marie, seule avec elle-même, se racontait tout cela au lieu de nous le raconter ? Cette perspective a t-elle été envisagée par vous au moment de l'écriture ?

 

R.P. - Marie peuple sa chambre de paroles, de dialogues fous, de personnages dont nous ne saurons peut-être jamais s'ils existent, s'ils entrent et sortent ou s'ils sont les créations de son imagination, de son besoin de communiquer, d'échanger, de s'expliquer, de se connaître. Il y a là je sais, une énorme ambiguité et c'est pour cela que j'ai toujours demandé de laisser au spectateur le choix face à cette ambiguité entre un réalisme total à l'impudicité parfois gênante et un onirisme de défoulement où les dialogues ne sont peut-être qu'une longue conversation de Marie avec ses doubles.

 

S.A. -  Restons dans la perspective où tout cela a réellement existé. On ne voit alors qu'une femme qui nous narre son vécu et une fois de plus nous sommes confrontés à deux solitudes féminines vécues à des âges différents.  Dans le cas où tout a été inventé par Marie, cette chanteuse à la retraite, n'est-ce pas ce que Marie redoute de devenir ? (le chant en moins) -

 

R.P. - Il y a peut-être réellement une chanteuse âgée et seule au dessus de chez Marie. C'est le sentiment d'abandon que Marie a en elle et sans doute la peur de la vieillesse qui sont exprimées. 

 

S.A. - Cette fois, c'est un drame mais raconté gaiement.

 R.P. - Oui, raconté parfois gaiement. 

 

 

 

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